Judith nait en 1755 à Dijon de l’union de François Bernard, Vicomte de Sassenay, chevalier, conseiller du roi, président au mortier du parlement de Bourgogne et de Henriette Flore de Feydeau de Brou.
Son parrain est son grand-père maternel, Paul Esprit de Feydeau de Brou, conseiller d’état, qui sera nommé Garde des Sceaux de France par Louis XV en 1762.
Sa marraine est sa grand-mère paternelle, Marie Judith Joly de Bévy.


Elle prend l’habit de chanoinesse à Alix le 18 juin 1767 à 12 ans avec sa sœur Anne Marie Claudine Camille. Elles y resteront toutes les deux jusqu’en 1780. Judith n’assiste pourtant aux cérémonies de vêtures qu’en septembre et octobre 1780.

Louis Charles Amédée de Faucigny-Lucinge
Louis Charles Amédée de Faucigny-Lucinge

Elle épouse le 21 février 1781 Louis Charles Amédée de Faucigny-Lucinge, fils de Joseph Louis Christophe et de Charlotte Eléonore de Sandersleben, arrière petite fille du duc de Coligny.
Louis Charles Amédée est alors comte de Lucinge, Baron du Saint Empire, Marquis de Coligny le vieux, Comte de Coligny le neuf, Baron de Beaupont, Seigneur de Saint Jean d’Etreux, Rheinfeld, Chevignat, Cuise la Motte, Cuisiat et autres… Il est à cette époque capitaine au régiment de Royal-Normandie Cavalerie.
En 1785 Judith met au monde Henriette Etiennette Zoé.
Mais elle est bientôt présentée à la cour de Versailles, et devient Dame de compagnie de Madame Victoire, tante de Louis XVI.
Son époux, quant à lui, succombe à la passion du jeu et plonge le ménage dans les dettes.
Quand arrive la révolution, las de la vie militaire, il rêve de jouer un rôle politique.
L’histoire de la révolution en a gardé le souvenir. Député suppléant de la noblesse bressane au états généraux de 1789, le comportement virulent d’Amédée de Faucigny-Lucinge a fait de lui l’archétype du contre-révolutionnaire, l’incarnation de la féodalité insolente et brutale.
En septembre 1789 nait un deuxième enfant, Ferdinand Victor Amédée, dont le parrain est Victor Amédée III de Sardaigne, et la marraine Madame Victoire.
A la fin de l’année, le couple quitte Versailles pour Paris et habite un temps l’hôtel de Villequier, actuel hôtel des Hameaux, place des En 1791 ils rejoignent Cuisat dans l’Ain, où nait leur troisième enfant Gaspard.
Au printemps de la même année, ils émigrent séparément. Amédée part vraisemblablement en Allemagne, avant de rejoindre Londres où il s’improvise peintre en miniatures, et vit modestement de ses œuvres. Judith et ses enfants, après avoir résidé un temps à Amiens, émigrent en Italie.
Leurs domaines sont vendus comme biens nationaux et leurs châteaux détruits.
Judith revient dans sa Bourgogne natale sous le consulat, et se fait radier de la liste des émigrés. Elle reprend possession d’une partie de ses biens.
En 1802, elle réside à Auvillard sur Saône quand Louis Charles Amédée, amnistié, rejoint sa famille. Il décèdera de maladie en décembre de la même année.
Devenue veuve, Judith s’occupe de l’avenir de ses enfants et leur arrange des mariages avantageux.
Elle unit son propre frère à sa fille Henriette en 1803.
Ferdinand Victor Amédée épouse Mademoiselle d’Issoudin, fille du duc de Berry en 1823, et prend le titre de prince de Lucinge.
Gaspard, attaché au comte d’Artois, est nommé officier des gardes du corps du roi lorsque celui-ci monte sur le trône sous le nom de Charles X.
Après la mort de Judith en 1829, ses fils suivront Charles X dans son exil autrichien.

 

Sources :

Archives départementales du Rhône         Archives du chapitre Saint Denis d’Alix
« Un gentilhomme cosmopolite »               Jean Louis de Faucigny-Lucinge
« Une figure de contre-révolutionnaire – Le comte de Faucigny-Lucinge »      Emmanuel Vingtrinier
 Généalogie des Faucigny-Lucinge