Marie Gabrielle de Panette de Villeneuve nait le 5 juin 1737, et est baptisée dans l'église collégiale et Paroissiale de Saint Symphorien de Trévoux, dans l'Ain.

Son père, Gaspard de Vincent, Seigneur de Panette, Villeneuve, Chanteins et la Breille, est Chevalier, conseiller d'honneur au parlement de Dombes, et Commandant de la Souveraineté.

Sa mère Anne Chevalier devient Dame de Chateau-Garnier après avoir hérité de tous les biens de son oncle maternel

 

Marie Gabrielle devient novice à Alix et prend l'habit de chanoinesse le 30 janvier 1753, et est "aniécée" par Marie Françoise de Bachet, chanoinesse professe. Elle prononce ses vœux l’année suivante.

En 1773 elle « adopte » à son tour ses trois nièces à leur arrivée au chapitre d’Alix : Anne, Françoise Benoite et Françoise Claudine Gabrielle, filles de son frère Jean François Vincent de Panette et de Françoise de Collabeau de Juliénas.

Elle devient trésorière du Chapitre en 1780.

 

Elle décède "subitement" à Alix le 25 janvier 1791 et est inhumée dans l'église du chapitre par le curé de Frontenas, village voisin, en présence de François Bernard, aumonier du chapitre et Jean Honoré Pellotier, curé de la paroisse de Marcy-Alix.

Le chapitre de chanoinesse n’est pas encore dissout à cette période, mais il vit ses derniers mois.
Le décès de Marie Gabrielle de Panette libère une prébende qui sera attribuée à Ignace Gabrielle Bouhélier d’Audelange.

 

 



Les trois nièces de Marie Gabrielle de Panette arrivent à Alix en 1773 et prennent l’habit le 5 mai de la même année.


Anne, née en 1767, quitte le chapitre pour épouser en 1788 à Trévoux Aimé-Louis Penet de Monterno, son cousin. Ses deux soeurs chanoinesses sont témoins de son mariage.
Anne et son époux sont tous deux arrêtés et emprisonnés à Trévoux, puis relâchés en 1794 (Geneanet opledoux).
Veuve depuis 1804, elle se remarie en 1809 avec Antoine Claude Michet de la Charmondière de Rignat, maire de Mogneneins, commune où elle décèdera en 1852. Elle aura eu au moins 5 enfants de son premier mariage.

Françoise Benoite nait le 5 aout 1768 à Lyon et est baptisée dans la paroisse St-Michel St-Martin d’Ainay. Elle n’a pas 5 ans à son arrivée à Alix et y restera jusqu’à la dissolution du chapitre en 1791. Elle a alors 23 ans et est toujours simple novice. Elle retourne dans sa famille et se marie le 2 mars 1794 avec Jacques de Harenc de la Condamine.
Celui-ci a fait carrière dans la marine :  nommé garde-marine le 9 décembre 1778, enseigne le 17 novembre 1781, lieutenant de vaisseau le 1er mai 1786, chevalier de l’ordre de Saint-Louis et capitaine de vaisseau honoraire le 18 aout et 31 décembre 1814. (Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France – M. Lainé)
Le couple n’aura pas d’enfants. Ils décèdent tous deux dans leur château de la Condamine à St Julien Molin-Molette en 1841 et 1850.

Françoise Claudine Gabrielle nait en aout 1769 à Lyon Ainay. Elle devient Chanoinesse novice à 3 ans et 9 mois. Elle est toujours au chapitre en 1791. Elle décède célibataire en 1848 à Lyon.


Le 29 Nivôse an II (18 janvier 1794), le comité révolutionnaire réquisitionne les linges « utiles pour le service de la République » dans la maison de « la citoyenne de Panette ». Des draps et couvertures sont saisis et transportés au district de Villefranche. Cet acte est consigné dans le dossier du district de Villefranche (Série 33L des Archives Départementales du Rhône à Lyon). C’est l’une des rares traces de réquisition d’objets appartenant aux chanoinesses par les comités révolutionnaires.

Transcription de l’acte de réquisition :

Nous membres du comité révolutionnaire d’Alix étant assemblés aux lieux accoutumés
Le citoyen Andre Meysonnier administrateur du district de Villefranche est comparu dans notre commune et comme agent était fondé de pouvoir du district pour faire l’enlèvement des linges  utiles pour le service de la république. La municipalité ainsi que nous nous nous sommes transportés dans la maison de la citoyenne de Panette ci devant chanoinesse dont nous avons trouvé cinquante deux draps trois couvertures laine. De là nous nous sommes transportés dans la maison appelée ci devant Roy dont nous y avons trouvé cinq draps deux couvertures laine dont le dit André Meysonnier a requis et a trouve utile pour le service de la république dont la municipalité d’Alix les a fait transporter au district de Villefranche le vingt neuf nivose an deux de la république une indivisible et démocratique dont les administrateurs luy en ont passé une décharge.

P. Blanc
Président