Adelaïde Catherine Pierrette est l’ainée des 11 enfants de François de Gratet, marquis de Dolomieu, Chevalier de Saint Louis, Comte de St Paul D’Izeau, Capitaine de Dragons, et de Marie Françoise de Bérenger de Sassenage.
Elle nait le 3 aout 1747 à Dolomieu et est baptisée le même jour.
On lui donne pour parrain Pierre de Bérenger son grand-père et pour marraine Catherine de Chalus de St Priest, veuve de son grand-oncle Denis Louis de Maugiron.
Elle aura quatre soeurs et six frères.
L’un d’eux, Dieudonné Guy Sylvain Tancrède sera un savant, géologue et minéralogiste reconnu.

Adélaïde prend l’habit à Alix le 11 juin 1770, après l’approbation de ses preuves de noblesse le 19 mai.
Elle prononce ses voeux à l’age de 25 ans le 27 aout 1772. Son père absent donne procuration à Jean baptiste de la Porte, seigneur d’Eydoche et de Bocsozel.
Conformément aux règles du chapitre, le marquis de Dolomieu achète un terrain dans l’enceinte du chapitre et fait construire une maison dont sa fille sera propriétaire. Cette maison existe toujours, et est une des plus imposantes du village d'Alix.


Sa soeur Polyxène Raymondine Françoise née en 1757 rejoindra le chapitre en novembre 1782. On ignore si Adélaïde y est toujours présente. Bien qu’elle figure dans les effectifs, elle ne signe plus d’acte capitulaire à partir de novembre 1780. Elle n’assiste pas à la cérémonie de la prise d’habit de sa sœur.


On sait qu’Adelaïde décède brusquement au château de Dolomieu le 7 février 1783.
Elle ne connaitra pas la révolution, l’émigration de ses frères et l’emprisonnement de sa mère du 11 mai 1793 au 9 brumaire an III à Grenoble.


Déodat de Gratet de DOLOMIEU
Géologue et minéralogiste français (Dolomieu, Dauphiné, 1750 - Château de Curbigny en Charolais, commune de Châteauneuf, Saône-et-Loire, 1801).
Fils de François de Gratet (1720-1778), 3ème marquis de Dolomieu, capitaine de dragons puis président de la Cour des comptes du Dauphiné, et de Marie-Françoise de Bérenger, il est le 2ème garçon d'une famille de 11 enfants.
Son père achète pour lui le titre de chevalier de Malte lorsqu'il a 2 ans. Carabinier à 14 ans, officier à 16 ans, il fait son noviciat sur les galères de l'Ordre.
A l'âge de dix-huit ans, il tue en duel un de ses camarades de l'ordre de Malte. Condamné à mort, il est gracié par le grand maître.
Il est ensuite en garnison à Metz où il s'intéresse aux Sciences, et notamment au volcanisme. Dolomieu quitte alors le service militaire (1775) pour se consacrer aux sciences : au cours de plusieurs voyages, effectués pour son ordre, il fait de nombreuses et importantes observations géologiques.
L'Ordre de Malte le fait commandeur en 1780.
Il publie (1784) des études sur les tremblements de terre, puis différents mémoires sur le basalte, sur les calcaires auxquels on a donné depuis le nom de dolomie puis dolomite. Proscrit, il doit se cacher pendant la Terreur (1793-1794). Réhabilité, il est nommé, en l'an III, inspecteur des Mines, professeur de géologie à l'Ecole des Mines, et il devient membre de l'Institut (1795).
Dolomieu fait partie de l'expédition d'Egypte, où il séjourne deux ans. A son retour, poussé par une tempête dans le golfe de Tarente, il est fait prisonnier et transféré à Messine. La reine des Deux-Siciles veut le faire exécuter, mais la communauté scientifique internationale se mobilise en sa faveur. C'est pendant cette captivité qu'il écrira son Introduction à la philosophie minéralogique (1801).
Libéré en mars 1801 à la suite du traité de Florence et sur demande exprès de Napoléon, il est nommé professeur de minéralogie au Muséum, fait un dernier voyage dans les Alpes et meurt peu après au château de sa sœur Alexandrine, marquise de Drée.
Georges GUEUGNON indique que son cœur fut déposé dans une urne qui fut déposée à l'entrée de la galerie de minéralogie du Muséum jusqu'en 1850, puis transportée avec les restes de sa sœur  dans le tombeau des Gratet au cimetière de Dolomieu où un monument fut construit en 1874.


Biographie publiée dans « réalités industrielles » 1989