Pierre de Ravel, Seigneur Comte de Martel, Chevalier de Saint Louis, Commandant d’escadron du régiment de dragons de la Reine a épousé le 11 janvier 1760 à Paris Marie Claude le Franc de Jettonville.

 

Louise Madeleine nait le 6 novembre 1762.

 En 1760 était né son frère Armand-Pierre, qui deviendra Mousquetaire du Roi, puis Jean-Baptiste en 1763.

 

Louise Madeleine prend l’habit à Alix le 18 avril 1775 à 12 ans. On perd sa trace jusqu’au 11 aout 1804, date à laquelle elle épouse Charles Vanderbourg à Paris. Elle a alors 42 ans.

 Charles de Boudens, vicomte de Vanderbourg en a 39. Né à Saintes en 1765, c’est un homme de lettres. Officier de marine avant la révolution, il émigre en Allemagne sous la Terreur et le Directoire. Rentré en France en 1802, il parviendra néanmoins à se faire rayer de la liste des émigrés.

 

Il a entretenu pendant de nombreuses années une correspondance avec Geoffroy Schweighauser, archéologue et érudit.

 Quelques années avant son mariage il écrivait à son ami : « Je désire fortement de me marier, mais où trouver la femme que je cherche ? Ou plutôt, comment l'obtenir, sans fortune et sans moyens ni désir de séduction ? Je me fie à la Providence ; elle vient de procurer une femme qui a deux yeux et dix mille francs de rentes à un de mes amis qui est borgne et qui n'a pas le sou. Cela m'encourage. »

 Puis quelques mois plus tard : « …Cette espèce de cynisme femelle m'a rebuté. Je veux qu'une femme soit femme, qu'elle ait la timidité, l'embarras, la pudeur qui conviennent à son sexe, qui en sont les grâces. »

 

Louise Madeleine de Ravel correspondait elle à ses souhaits ? Peut être… Ils se marieront, parait-il, deux semaines après leur première rencontre.
En mars 1805, Charles écrit à Mme de Surville : « Ma femme n'est plus jeune, mais sa figure me plaît beaucoup ; son caractère fait mon bonheur ; son esprit est agréable et nous vivons dans l'union la plus parfaite. Je ne quitterai point Paris, car c'est là que ma femme a sa fortune. En un mot, il ne nous manque que de voir bientôt notre union féconde et, après cinq mois de mariage, il n’est pas temps de désespérer. »

 

Un de ses amis, François Chéron, brosse pourtant d’elle un portrait peu flatteur dans ses mémoires, publiées par F. Herve-Bazin : « Tout l’ensemble de sa personne portait le caractère de la sottise… ». Suivent une dizaine de pages où la petite chanoinesse semble avoir tiré bien peu de bénéfices de son éducation au chapitre.

 

 

 Le désir de postérité du couple n’aura pas été exaucé. Louise Madeleine décède en 1815 sans descendance.

 

Charles Vanderbourg écrit à Schweighauser en 1815:

 « Je n'ai rien de bien consolant à vous dire sur ce qui me regarde personnellement. Le retour de Bonaparte, au 20 mars, m'a porté un premier coup. La perte irréparable de ma femme a été le second, et le plus funeste. »